Le très bref Essai Comme notre esprit s’empêche soi-même (Livre II, chapitre 14) est une reprise du paradoxe de l’Âne de Buridan, philosophe du XIVème siècle :
« C’est une idée amusante que de concevoir un esprit balançant exactement entre deux envies semblables : on est sûr qu’il ne prendra jamais parti, puisque l’inclination et le choix reposent sur une inégalité de valeurs. »
P.S. : Voltaire (encore lui !) au chant douze de La Pucelle d’Orléans rappellera cette légende :
« Connaissez-vous cette histoire frivole
D’un certain âne illustre dans l’école ?
Dans l’écurie on vint lui présenter
Pour son diner deux mesures égales,
De même force, à pareils intervalles ;
Des deux côtés l’âne se vit tenter
Également, et, dressant ses oreilles,
Juste au milieu des deux formes pareilles,
De l’équilibre accomplissant les lois,
Mourut de faim, de peur de faire un choix. »
Contre la fainéantise (Livre II, Chapitre 21) devrait plutôt s’intituler « Contre la fainéantise des Rois. » Rappel : en France, l’époque des Rois fainéants (Thierry III, Childéric III…) s’étend de 670 à 750.
« Et l’on devrait bien souvent rappeler aux rois, que cette grande responsabilité qu’on leur donne de commander à tant d’hommes, n’est pas une charge pour les oisifs, et qu’il n’est rien qui puisse si justement ôter aux sujets d’un prince l’envie de se dévouer et de risquer leur vie pour son service, que de le voir lui-même flâner à des occupations inutiles et plates, et rien qui les décourage mieux de prendre soin de sa vie que de le voir si peu soucieux de la leur. »
MERCI ENCORE MONSIEUR DEPASSE.