Voici trois réflexions extraites du premier chapitre du Livre III des Essais De l’utile et de l’honeste où Montaigne essaie de répondre à la contradiction : ce qui est utile ne peut être honnête et ce qui est honnête n’a aucune utilité.
« J’ai répondu, il n’y a pas longtemps, que j’aurais bien du mal à trahir le Prince au profit d’un particulier, moi qui serais très affligé de trahir un particulier pour le Prince ; et je ne déteste pas seulement tromper quelqu’un, je déteste aussi qu’on se trompe sur mon compte : je ne veux surtout pas en fournir la matière ni l’occasion. »
« La seule occasion dans laquelle l’intérêt personnel peut nous fournir une excuse à ne pas tenir notre promesse, c’est lorsque nous avons promis quelque chose de mauvais et d’inique en soi, car le droit de la vertu doit prévaloir sur le droit qui réglemente nos obligations. »
« Ce n’est pas démontrer l’honneur et la beauté d’une action que de mettre en avant son utilité. Et l’on tire une mauvaise conclusion en estimant que chacun est contraint d’agir en fonction de cela, et que toute action est honnête si elle nous est utile. »
Traduction en français moderne de Guy de Pernon.
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