Nous ne sommes pas étonnés qu’Olivier-Georges Destrée (1867-1919) soit l’auteur de Les Préraphaélites, notes sur l’art décoratif et la peinture en Angleterre quand on écoute ses Poèmes sans rimes (1894).
Ce recueil de prose poétique est une succession de tableaux très colorés de la nature dans lesquels le peintre, le poète et le musicien s’associent pour nous émouvoir ou nous émerveiller.
« Chevalier printemps, radieux chevalier d’amour, qu’ils sont larges et somptueux, qu’ils sont lumineux, flamboyants tes manteaux. Celui que tu portes le jour est d’un azur resplendissant ; de blancs nuages y sont brodés tout traversés de soleil, et la nuit, chevalier, se drapent et flottent autour de toi de grands manteaux de soie bleue, voilés de transparentes vapeurs roses ; des étoiles y brillent par milliers, et la jeune fille qui rêve accoudée à la fenêtre croit voir des yeux, de tendres yeux briller dans chaque étoile, et tremblante découvre des traits chéris dans la forme changeante des nuages. » (Chevalier printemps)
« Des nuages blancs et roux passent sans cesse devant la lune, des nuages blancs et roux qui la voilent, s’éclairent d’elle et s’effilochent, formant au ciel des lacs d’azur aux bords de neige. » (Paysage nocturne)
« Du vent dans les hauts et minces peupliers du parc. Sur les cieux gris où passe le noir galop des nuées pluvieuses, se balancent les jaunissants peupliers ; ils se balancent et se dénudent les jaunissants peupliers, et leurs feuilles d’or tombent en cascade mélancolique sur la terre mouillée. » (Plaintes d’automne)
Bonjour René,
Merci ,
Cordialement,
Ahmed