Si l’on ne savait pas que ces deux histoires sont signées René Maizeroy, on les attribuerait volontiers (sujets et style) à son ami Guy de Maupassant.
La Victoire de Ninoche montre comment s’y prend une fille pour ensorceler Maxime et son père :
« Maxime, en effet, était dans la glu. De jour en jour il perdait ses dernières forces, heureux d’être vaincu, d’obéir aux caprices fantasques d’une femme, d’oublier tout ce qui n’était pas elle, le rire éclatant de ses lèvres, le rayonnement de sa toison, le parfum bestial de sa chair. Il l’avait rencontrée, un soir de mardi-gras, dans la cohue d’un bal masqué. On avait soupé ensemble. Puis, sans savoir pourquoi, ni comment, Maxime avait gardé la clef de la belle et les amoureux ne s’étaient plus désenlacés. »
Mâme Cachemire narre la destinée d’une femme riche tombée dans la misère :
« Les moineaux voletaient autour de la petite vieille, pépiant, se posant effrontément sur le banc, enhardis par sa pose de statue, par son grave silence, et comme s’ils eussent attendu qu’elle sortît une croûte de pain du cabas en tapisserie suspendu à sa main gauche.
Mais elle y pensait bien, la malheureuse, à émietter son pain aux moineaux, elle qui avait à peine quatre sous pour vivre, et qui les dépensait à acheter les drogues chimiques, des cornues et du charbon. »
Consulter les versions texte de ce livre audio : La Victoire de Ninoche ; Mâme Cachemire.
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