L’Entrevue expose en parallèle l’entrée d’Henri de Régnier dans un monde étranger, à savoir Venise et le palais Altinengo, où il va habiter et son entrée dans une dimension étrangère, celle du fantastique. Vont se croiser dans ce palais délabré les regards du narrateur et du propriétaire qui l’a précédé un siècle auparavant.
« J’ai déjà dit que j’attendais chaque jour cet instant avec une certaine impatience. Certes, j’aimais, dans le noble et charmant décor de mes stucs, les jeux de la lumière naturelle, mais j’en préférais les caprices nocturnes. Les scènes chinoises des panneaux de faïence, avec leurs princesses et leurs mandarins, leurs palanquins et leurs pagodes, leurs oiseaux et leurs fleurs, prenaient alors tout leur charme bizarre. Les vieilles dorures s’animaient et toute la pièce s’emplissait d’une atmosphère de luxe mystérieux. Dans la mosaïque du pavage, les fragments de nacre luisaient doucement de phosphorescences marines. Les flammes du foyer s’ajoutaient à celles des bougies, et je suivais leurs mouvements avec une attention et une curiosité qui ne se lassaient jamais. »
Les amoureux de Venise (partout) et les croyants au vampirisme psychique (chapitre 4) trouveront leur plaisir dans ce dernier des Contes vénitiens (1927).
Encore une alléchante lecture de René. Malheureusement, j’ai dû abandonner en cours le premier chapitre : la lecture était inaudible, le volume d’enregistrement trop bas… Dommage
Mille mercis, Gérard !