L”écrivain, pédagogue, dramaturge et politicien suisse Rodolphe Töpffer (1799-1846) est considéré comme le créateur de la bande dessinée. Il écrit en 1833 dans la préface de l’Histoire de Mr. Jabot : « Ce petit livre est d’une nature mixte. Il se compose d’une série de dessins autographiés au trait. Chacun de ces dessins est accompagné d’une ou deux lignes de texte. Les dessins, sans ce texte, n’auraient qu’une signification obscure ; le texte, sans les dessins, ne signifierait rien. Le tout ensemble forme une sorte de roman d’autant plus original, qu’il ne ressemble pas mieux à un roman qu’à autre chose ».
La Bibliothèque de mon oncle (1832), elle, est une suite de souvenirs autobiographiques très agréables à lire ; dans cette Nouvelle genevoise l’auteur, avec beaucoup d’humour, ravive des épisodes de sa jeunesse espiègle, se moque de lui-même, accumule les digressions, nous rend familiers son maître Ratin, son « bon oncle Tom », et nous peint souvent avec émotion les trois figures féminines qui ont marqué sa vie d’écolier, de jeune juriste récalcitrant et de peintre devenu renommé. Sa bête noire, qui revient comme un leitmotiv, est un germe, « le bourgeon de la vanité » qu’il fustige dans les trois parties du roman :
« Imaginez-vous que tous les cerveaux sont faits de même ; j’entends qu’ils ont tous le même nombre de loges, contenant les mêmes germes, ainsi qu’en toute orange même nombre de pépins habitent même nombre de loges pareillement disposées. Mais voici que bientôt, de ces germes, les uns avortant, les autres se développant outre mesure, il résulte des disproportions d’où éclatent ces différences de caractères qui font les hommes si dissemblables.
Ce qui est curieux, c’est qu’il y a un de ces germes qui n’avorte jamais, qui s’alimente de rien comme de beaucoup, qui prend sa croissance l’un des premiers, et décroît le dernier de tous ; si bien que, celui-là mort, on peut être assuré que tout le reste de l’homme a cessé de vivre : c’est celui de la vanité… Dans l’enfance, ce bourgeon n’est pas le premier à se montrer ; dans la jeunesse, il n’est pas le plus gros ; mais, dès vingt ans, c’est un tubercule respectable et vorace, qui s’alimente de tout. »
Découvrez quelques bandes dessinées de Rodolphe Töpffer : Histoire de Mr. Jabot, Histoire de Mr. Crépin, Le Docteur Festus, Monsieur Pencil, Histoire de Mr. Cryptogamme, Histoire d’Albert, Les Amours de Mr. Vieux-Bois, Histoire de Mr. de Vertpré, et de sa ménagère aussi.
Bonjour,
Toujours des trouvailles charmantes , merci Monsieur Depasse .
Très heureux ,mon cher Pwarow,que vous ne preniez pas ce texte pour un navet
Infatigable René Depasse, merci.
Un grand merci, Monsieur Depasse. J’apprécie beaucoup vos lectures parfaitement audibles. Quel travail, que d’heures consacrées au plus grand plaisir de vos auditeurs.