Vingt poèmes choisis au hasard, extraits de Au jardin de l’infante (1893) et de Le Chariot d’or (1900) à ajouter aux dix Soirs déjà publiés pour mieux connaître le poète Albert Samain.
Sensibilité délicate et élegante, poésie rêveuse et nostalgique, très représentative de l’atmosphère symboliste ; mais claire à la différence des « hermétiques », avec un remarquable pouvoir de suggestion.
« Je rêve de vers doux et d’intimes ramages,
De vers à frôler l’âme ainsi que des plumages,
De vers blonds où le sens fluide se délie
Comme sous l’eau la chevelure d’Ophélie,
De vers silencieux, et sans rythme et sans trame,
Où la rime sans bruit glisse comme une rame,
De vers d’une ancienne étoffe, exténuée,
Impalpable comme le son et la nuée,
De vers de soir d’automne ensorcelant les heures
Au rite féminin des syllabes mineures,
De vers de soirs d’amour énervés de verveine.
Où l’âme sente, exquise, une caresse à peine.
Et qui au long des nerfs baignés d’ondes câlines
Meurent à l’infini en pâmoisons félines. »
Portrait de Jean Cras.
Ajoutez un commentaire !
C'est la meilleure manière de remercier les donneurs de voix.