Les Cent Contes drolatiques (qui ne sont en réalité que trente), sont écrits par Balzac dans la langue réinventée du XVIème sièle.
« Cecy est ung livre de haulte digestion, plein de déduicts de grant goust, espicez pour ces goutteux trez-illustres et beuveurs trez-prétieux auxquels s’adressoyt nostre digne compatriote, éternel honneur de Touraine, Françoys Rabelais. Non que l’Autheur ayt l’oultre-cuydance de vouloir estre aultre chouse que bon Tourangeau, et entretenir en ioye les amples lippées des gens fameux de ce mignon et plantureux pays, aussy fertile en cocqus, cocquards et raillards que pas ung, et qui ha fourny sa grant part des hommes de renom à la France. […] Ores, esbaudissez-vous, mes amours, et gayement lisez tout, à l’aise du corps et des reins, et que le maulubec vous trousque, si vous me reniez après m’avoir lu. Ces paroles sont de nostre bon maistre Rabelais, auquel nous debvons tous oster nostre bonnet en signe de révérence et honneur. » (Prologue)
Sexualité grivoise, histoires de pucelages, moines paillards, « coquebins » très entreprenants, allusions libertines sont l’essentiel de beaucoup de récits érotiques qui firent scandale. Le premier, La Belle Impéria, est une satire féroce des mœurs de l’église catholique : en 1415, pendant le concile de Constance devant procéder à l’élection d’un nouveau pape, un jeune prêtre de Tours tombe amoureux de la courtisane romaine Impéria ; grâce à sa malice, il élimine deux évêques qui prétendaient aux faveurs de la belle, l’un d ‘eux l’ayant pourtant menacée d’excommunication si elle ne cédait pas à ses désirs.
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