La troisième nouvelle Les Jaufrelin est encore plus tragique que Mademoiselle Gauche et Monsieur Champel parce que le narrateur y apprend qu’il a provoqué, sans le savoir, le suicide de son ami.
Tout au long du récit des réflexions sur la solitude dont chaque auditeur peut constater la justesse dans sa vie ou dans celle d’autrui.
« Ainsi, c’est cela, la Solitude ! ne pouvoir pénétrer un cœur, même s’il s’efforce de se livrer : ne pouvoir exprimer son propre cœur, même pour soi même… »
« Des trois exemples que je viens de raconter, quelle conclusion tirer, sinon que la Solitude est un instrument de mort, le plus redoutable qui soit ?…
Il me suffit pourtant d’un bref recueillement pour entendre, au fond de moi, une autre voix et, l’ayant connue, douter que la Solitude ne soit que cela. Non, elle n’est peut-être pas uniquement la bête malfaisante qui dévore et tue. Elle est aussi l’éducatrice qui fortifie, le prophète qui soulève. Les vrais forts ont été solitaires. Solitaires encore et presque tous, les savants, les artistes, les saints… »
William Ladd Taylor, En attendant son retour.
Dans l’incipit de son texte, Édouard Estaunié a tenu à préciser qu’« en dépit des apparences, ce livre est un livre de guerre…»
De fait, lorsqu’il l’entame en 1914, l’auteur est mobilisé sur le front, séparé des siens et plus que jamais seul, affligé de ses
propres angoisses, égaré au milieu de soldats qui, comme lui se meuvent face à l’inconnu.
Aussi, les récits des cas de solitude épouvantable qui forment la trame de ses nouvelles semblent-ils tous converger, malgré leurs différences de contexte, de personnages et de thème vers un message d’espoir.
Ce que confirme sans conteste la conclusion de l’auteur lorsqu’il écrit :« Il me suffit pourtant d’un bref recueillement pour entendre, au fond de moi, une autre voix et, l’ayant connue, douter que la Solitude ne soit que cela. Non, elle n’est peut-être pas uniquement la bête malfaisante qui dévore et tue. Elle est aussi l’éducatrice qui fortifie, le prophète qui soulève. Les vrais forts ont été solitaires. Solitaires encore et presque tous, les savants, les artistes, les saints…»
N’était-il pas, ce faisant, en train de surmonter les affreux tourments de sa propre solitude et de se projeter dans l’espoir d’un avenir meilleur?
Ce sont là quelques pistes de réflexion qui ne concordent pas tout à fait avec l’opinion d’Émilie.
très belle nouvelle même si je l’ai trouvée moins intéressante que les 2 autres recueils… Un peu trop romantique à mon goût… Mais une belle réflexion sur la solitude et la quête d’absolu dans la vie de couple qui ne peut qu’aboutir à l’échec.