Zone, l’ouverture d’Alcools, est un poème « de fin d’amour » ; poétique de l’actualité la plus triviale (les affiches, la poésie à 25 centimes), de la surprise, de l’étrange, de l’ubiquité et de la simultanéité. Ces heurts et ces disparates sont unifiés par le mouvement d’une âme désespérée d’amour emportée à la fois dans Paris et dans des bribes de passé retrouvé. Apollinaire sympathise avec les misérables émigrants de la gare Saint-Lazare, les Juifs de la rue des Rosiers, les filles rencontrées la nuit pendant qu’il regagne son logis, plus loin, vers le Pont Mirabeau… :
« Tu marches vers Auteuil tu veux aller chez toi à pied
Dormir parmi tes fétiches d’Océanie et de Guinée
Ils sont des Christ d’une autre forme et d’une autre croyance
Ce sont les Christ inférieurs des obscures espérances »
Robert Delaunay, La Tour Eiffel (1910-11).
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