“Dans une des principales hôtelleries de Vérone on vit un soir un mouvement extraordinaire ; des groupes se formaient dans la salle et jusque dans la cour, on parlait avec chaleur : un étranger eût pu croire qu’il s’agissait d’un grand événement politique ; car pour ce peuple restreint à la passion des arts le début d’un chanteur ou le succès d’un opéra sont d’aussi puissants motifs d’intérêt que chez nous le renvoi d’un ministre ou une déclaration de guerre. Or il ne s’agissait rien moins à Vérone ce soir-là que de la rentrée de la signora Gina, jadis les délices de la ville, mais éloignée du théâtre durant plusieurs années ; son nom partait de toutes les bouches accompagné des épithètes de diva, de benedetta.”
Valterna, jeune homme brulant de passion pour la Diva, prend ce temps pour raconter ses joies, ses peines et ses souffrances face à cet amour débordant. Mais il raconte aussi la déchéance de cette femme, si formidable, si exceptionnelle , après qu’elle se soit laissée enfermer dans un mariage qui l’étouffe.
Mais, quelle peut-être la place d’une artiste si flamboyante au sein d’une bourgeoisie si étriquée ? Une étoile peut-elle continuer à briller dans une société si froide et si sèche ?
Une des premières nouvelles de George Sand. D’abord publié en 1831 dans la revue de Paris en partenariat avec Jules Sandeau ( elle sera d’ailleurs signée Jules Sand ). Cette nouvelle sera ensuite publiée en 1848 dans la Revue pittoresque sous le nom de George Sand.
Illustration dans la revue pittoresque originale (1848)
Claudio Monteverdi, “Lamento della ninfa”, chanté par Anna Simboli (Domaine Public)
Berlioz, Roméo et Juliette, “Premier transport que nul n’oublie” et “Convoi funèbre de Juliette” chantés par Barbara Schubert et Buffy Baggott avec l’orchestre de l’université de Chicago (licence CC BY-NC-ND 3.0 )
Bruitages provenant de La Sonothèque.
Merci pour cette lecture réussie et lue avec beaucoup d’intensité.
Merci beaucoup Gaëlle ☺️