Dans ce roman d’inspiration autobiographique, Annie de Pène décrit l’arrivée à Paris d’une jeune bourgeoise provinciale qui, ayant tout laissé derrière elle, doit brutalement apprendre à gagner sa vie. Grâce à la rencontre d’une logeuse compatissante et d’un abbé progressiste qui la protège, elle s’émancipe et se libère des conventions. Devenue journaliste et écrivaine, indépendante financièrement et reconnue dans le petit milieu littéraire, elle revendique pour elle-même ce titre d’Évadée « et j’ai la fierté de proposer mon exemple à toutes celles qui pâtissent, garrottées de préjugés imbéciles, pauvres créatures qui n’osent s’affranchir et dont la sublime et veule résignation ne sert à rien, qu’à les priver, vivantes, de la vie. »
Annie de Pène écrit d’une plume alerte et sensible tout à la fois ; elle sait camper avec humour et tendresse, en quelques détails, ses personnages, et faire ressentir toutes les émotions par lesquelles passe son héroïne dans son apprentissage de la vie.
Pol Rab, illustration pour L’Évadée (1918)
chapitres 1, 2 , 4-7, 9, 13, 14 : Erik Satie, Fantaisie-valse – interprétée au piano par Constantin Stephan (CC-BY-NC 4.0)
chapitres 3, 8, 11, 12, 14 – 16 : Albéric Magnard, Promenades – interprétée au piano par Luis Kolodin (CC-BY-SA 4.0)
divers bruitages issus de La Sonothèque , Sound-Fishing et Freesound
Eh bien j’ai trouvé le temps d’écouter les dix premiers chapitres, et c’est déjà un enchantement. La musique est très belle et très bien choisie; et… je ne m’explique pas cette proximité que je ressens avec ces femmes du début du vingtième siècle. Je n’ai pourtant pas vécu, ni grandi, dans les mêmes conditions qu’elles, mais leur quête de liberté, courageuse, difficile, ambivalente, mêlée d’angoisse et de regret, me parle étrangement. Ce récit n’est pas sans rappeler La Vagabonde de Colette, que je lirai dans quelques mois. Merci pour cette belle découverte et cette magnifique réalisation.
Merci Pauline, pour ton retour. Je comprends tout à fait ce que tu veux dire, je n’ai pas eu de difficulté à me glisser dans les mots d’Annie de Pène et dans la peau de cette Rosine.
Annie de Pène était une amie de Colette, qui l’appelait « mon Annie d’enfance », ai-je lu, ce qui dit leur connivence. Leur vie et leur écriture présentent des points communs, je suis bien d’accord. Malheureusement elle est décédée trop jeune, en 1918, pour laisser une œuvre aussi importante que Colette, mais il me semble qu’elle en avait le potentiel. 😊
Gaëlle et sa jolie voix ornée de petites ailes…
(◔‿◔) Merci et bravo pour cette lecture !
Merci à vous, chère Lïat, pour votre message ! Je suis ravie de donner l’occasion de découvrir cette autrice oubliée, dont l’écriture m’a séduite.
Trois heures d’une plume très sensible lue par ton incroyable voix… Je regrette de n’avoir pas plus de trajets en voiture à faire ces jours-ci !
Merci Pauline 😊 Il ne reste plus alors que le grand ménage de l’été pour avoir le temps de l’écouter !