Du Recueil « Brûlant secret »
Crépuscule propice aux contes…
Des personnages surgissent lors d’un rêve, d’une lecture ou de lointains nuages…
Et voici Bob, un adolescent en vacances dans sa famille, plusieurs jeunes filles, jeunes femmes et premiers émois brûlants…
« Il examine avec plus d’attention son visage, comme s’il le voyait pour la première fois. Et, frémissant de plaisir et tout près de pleurer, il trouve avec joie que cet orgueil l’a rendue plus belle, et ce mystère, plus séduisante. Le regard de l’adolescent suit avec volonté la ligne arrondie de ses sourcils qui se relève brusquement pour former un angle aigu, plonge dans la froide cornaline de ses yeux gris-vert, caresse la peau transparente de ses joues ; il contourne ensuite l’arc tendu de ses lèvres qu’il voit à présent plus voluptueux, erre autour de ses cheveux clairs ; puis il s’incline rapidement, embrassant avec délices sa personne tout entière. Jamais il ne l’avait connue jusqu’à cette minute. Lorsqu’il se lève de table, ses genoux se mettent à trembler. La vue de Margot l’enivre comme un vin capiteux. En bas sa sœur l’appelle déjà. Les chevaux sont prêts pour la promenade matinale ; ils piaffent et mordillent impatiemment leurs bridons. L’un après l’autre les cavaliers sautent en selle, et la cavalcade part en désordre dans la grande allée du parc. On va d’abord au petit trot dont la traînante monotonie s’accorde bien peu avec les pulsations rapides de son cœur. Mais la porte franchie, tous lâchent la bride aux chevaux, quittent la route et se jettent de droite et de gauche dans les prés recouverts d’une légère brume matinale. »
De ce Recueil “Brûlant secret”, la nouvelle éponyme :
Stefan Zweig dans le Correio da Manhã.
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