Un délicieux conte fantastique paru, notamment, dans la revue L’Artiste en 1846 (publié par le Musée des familles sous le titre « Le Pied de momie. »)
« -Combien me vendrez-vous ce fragment de momie ?
– Ah le plus cher que je pourrai, car c’est un morceau superbe si j’avais le pendant, vous ne l’auriez pas à moins de cinq cents francs la fille d’un Pharaon, rien n’est plus rare.
– Assurément cela n’est pas commun; mais enfin combien en voulez-vous? D’abord, je vous avertis d’une chose, c’est que je ne possède pour tout trésor que cinq louis ; j’achèterai tout ce qui coûtera cinq louis, mais rien de plus. Vous scruteriez les arrière-poches de mes gilets et mes tiroirs les plus intimes que vous n’y trouveriez pas seulement un misérable tigre à cinq griffes.– Cinq louis le pied de la princesse Hermonthis ! c’est bien peu, très peu en vérité ; un pied authentique, dit le marchand en hochant la tête et en imprimant à ses prunelles un mouvement rotatoire. Allons, prenez-le, et je vous donne l’enveloppe par-dessus le marché, ajouta-t-il en le roulant dans un vieux lambeau de damas, très beau damas, véritable damas des Indes, qui n’a jamais été reteint ; c’est fort, c’est moelleux, marmottait-il en promenant ses doigts sur le tissu éraillé par un reste d’habitude commerciale qui lui faisait vanter un objet de si peu de valeur, qu’il le jugeait lui-même digne d’être donné.
Il coula les pièces d’or dans une espèce d’aumonière moyen-âge pendant à sa ceinture, en répétant « Le pied de la princesse Hermonthis servir de serre-papier ! »
Figure ancienne Egypte (Pixabay, licence libre)
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