Dans Gestas, Anatole France nous prouve, par l’exemple, que l’ivresse et la foi peuvent très bien coexister. Cette nouvelle est extraite du recueil L’Étui de nacre (1892).
« On conte qu’il est en ce temps-ci un mauvais garçon nommé Gestas, qui fait les plus douces chansons du monde. Il était écrit sur sa face camuse qu’il serait un pécheur charnel et, vers le soir, les mauvaises joies luisent dans ses yeux verts. Il n’est plus jeune. Les bosses de son crâne ont pris l’éclat du cuivre ; sur sa nuque pendent de longs cheveux verdis. Pourtant il est ingénu et il a gardé la foi naïve de son enfance. […] Là, dans le vieux quartier pauvre, toutes les pierres le connaissent, les ruelles sombres lui sont indulgentes, et l’une de ces ruelles est selon son cœur, car, bordée de mastroquets et de bouges, elle porte, à l’angle d’une maison, une sainte Vierge grillée dans sa niche bleue. »
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