Le soir du 14 juillet 1789, quatre Français commentent diversement les événements…
« Par moments, il s’arrêtait et tendait l’oreille pour entendre le murmure léger et pourtant terrible qui s’élevait de Paris, et dans ce bruit plus faible qu’un soupir il devinait des cris de mort, de haine, de joie, d’amour, des appels de tambours, des coups de feu, enfin tout ce que, du pavé des rues, les révolutions font monter vers le chaud soleil de férocité stupide et d’enthousiasme sublime. »
« Alors, il lui conta la grande journée, la Bastille vaincue, la liberté fondée. Sophie l’écouta gravement, puis :
— Il faut se réjouir, dit-elle ; mais notre joie doit être la joie austère du sacrifice. Désormais les Français ne s’appartiennent plus ; ils se doivent à la révolution qui va changer le monde. »
« Le vieillard embrassa Germain et s’écria :
— Elle est donc tombée, cette forteresse qui dévora tant de fois la raison et la vertu ! Ils sont tombés, les verrous sous lesquels j’ai passé huit mois sans air et sans lumière. Il y a de cela trente et un ans, le 17 février 1768, ils m’ont jeté à la Bastille pour avoir écrit une lettre sur la tolérance. Enfin, aujourd’hui, le peuple m’a vengé. »
Une nouvelle extraite de L’Étui de nacre.
Ajoutez un commentaire !
C'est la meilleure manière de remercier les donneurs de voix.