« En approchant, je vis que ces lanternes étaient peintes de fleurs orientales et qu’elles dessinaient en l’air les mots :
Maison d’opium. […] Alors, sans réflexion, j’allumai, et je tirai deux bouffées d’une fumée âcre et vénéneuse qui me rendit fou. […] C’est alors qu’un panneau glissa dans la chambre, par où entra une jeune femme comme je n’en avais jamais vu. Elle avait la figure frottée de safran et les yeux attirés vers les tempes ; ses cils étaient gommés d’or et les conques de ses oreilles délicatement relevées d’une ligne rose… Ainsi parée, avec sa peau épicée et peinte, elle avait l’aspect et l’odeur des statues d’ivoire de Chine, curieusement ajourées et rehaussées de couleurs bariolées. Elle était nue jusqu’à la ceinture ; ses seins pendaient comme deux poires et une étoffe brune guillochée d’or flottait sur ses pieds. »
Un conte extrait du recueil Cœur double…
Les Portes de l’Opium
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