Quatre contes exquis extraits de Contes à la brune, poèmes en prose dédiés à l’aimée.
Un Conte du printemps – Mimosas :
« Voilà ce que j’ai rêvé, moi, il y a quelques jours devant une branche de mimosa. »
Un Conte de l’été – Fête des fleurs :
« J’ai rêvé encore qu’en me quittant vous m’aviez donné un magnifique brin de vergiss mein nicht, cette petite fleur qui regarde avec un oeil bleu, un oeil pâle et doux chargé de souvenir. Donc, non seulement j’avais eu ma fête des fleurs comme les autres ; mais j’en avais gardé quelque chose, la mémoire exquise de votre toilette, Madame et honorée Lectrice, et de vos jolis souliers mordorés. »
Un Conte de l’automne – L’Âge d’or :
« Car l’amour seul conservera le secret du rajeunissement infini dans quelques âmes élues. Et cela suffira pour que les oiseaux chantent encore, se sachant écoutés, pour que les ruisseaux roulent leur fraîcheur parmi les mousses, pour que les sources recueillies semblent attendre l’image de celles qui vous ressemblent. C’est l’Amour, seul, qui dans cet âge d’or sans pitié, gardera, comme un ange débonnaire, un coin de ce paradis biblique à nos fils éperdus. »
Un Conte de l’hiver – Carnaval amoureux :
« Les songes marchent vite ; – il est malheureux qu’on ne puisse les atteler aux Petites-Voitures ; – le mien m’avait emporté déjà au bal où nous nous devions retrouver. Mon ambition avait été de vous y reconnaître du premier coup, de marcher droit à vous comme le prophète au Dieu qui l’appelle. »
Merci M. Depasse.