Arnould Galopin (1863 – 1934) est l’auteur d’ouvrages pour la jeunesse, de romans de science-fiction et de nombreux romans policiers. Les Mémoires d’un cambrioleur retiré des affaires, en deux parties, sont la confession sincère d’un sympathique filou écrite à la première personne avec fréquentes prises à témoin du lecteur. La plume est alerte et chacun des 24 chapitres de cette première partie nous réserve une surprise qui fait rebondir l’action. L’auteur émaille son récit de réflexions qui font… réfléchir !
« Certes, si tout le monde était honnête sur terre, il serait criminel de raisonner ainsi, mais quand on voit, chaque jour, des aigrefins ruiner des milliers de gogos, il n’est pas téméraire d’admettre que le cambrioleur est bien moins méprisable que ces gens-là. »
« Il y a deux catégories de cambrioleurs : ceux qui opèrent en petit et ceux qui opèrent en grand.
Les premiers, qui dévalisent ordinairement des chambres de bonnes et de modestes logements de travailleurs, n’ont droit à aucune indulgence, et si j’étais juge, je les « salerais » sans pitié.
Les seconds, ceux qui ne s’en prennent qu’aux riches (et je m’honore d’appartenir à cette catégorie), ne causent en somme qu’un préjudice insignifiant à leurs victimes. C’est, en réalité, une sorte d’impôt sur le revenu qu’ils prélèvent, indûment, j’en conviens, mais qui m’objectera que les taxes votées par les Chambres soient toutes équitables ? »
« Mon seul crime a été de vouloir m’enrichir aux dépens d’autrui et j’attends que celui qui n’a pas eu cette intention, au moins une fois dans sa vie, me jette la première pierre. Certes, je ne me fais pas meilleur que je ne suis, mais quand je me compare à certaines gens, je ne me trouve guère plus méprisable qu’eux. Seulement, voilà, il y a la manière… Le vol a ses degrés… Celui qui prend carrément dans la poche ou le domicile d’autrui, au risque de se faire tuer d’un coup de revolver, celui-là est considéré comme un bandit. Par contre, l’homme qui vole avec élégance, en y mettant des formes et, sans exposer sa peau, se trouve, au bout d’un certain temps, absous par l’opinion.
Drôle de société tout de même que celle où nous vivons ! Enfin ! »
Henri de Toulouse-Lautrec, Monsieur Fourcade (1889).
Merci René pour cette histoire très longue et si passionnante..votre voix ajoute une note très humoristique pour un texte qui ne l’est pas moins
Continuez à nous divertir et merci encore une fois..Je vous suis depuis le début ou presque..!!
Ce Galopin avait un nom prédestiné..!
Merci encore une fois, René pour cette très longue lecture de ce livre.il était autrefois à la bibliothéque de mon village .il faisait bon de le lire au coin de la cheminée dans ma campagne vendéenne … g
Ce livre était dans la bibliothèque de ma grand-mère (il y avait aussi des romans de Bourget, de La Varende…) ; et je l’ai lu adolescent au début des années soixante. Je vais cette fois-ci l’écouter.
Merci.