Paul Margueritte (1860-1918), membre de l’Académie Goncourt, écrivain naturaliste, nous peint la vie d’un adolescent de 15 ans, au caractère peu facile, qui supporte mal son entourage : « Vraiment, sa mère ne savait pas le comprendre. Elle le traitait trop en enfant, ne comprenant pas qu’il fallait faire la part du temps, et qu’il était presque un homme, déjà. » Albert découvre l’Océan et, dans ce séjour À la mer, sa sensualité s’éveille…
Quelques lignes très belles :
« Brusquement, au coin de la rue, le vent le souffleta, un embrun âpre le couvrit de poussière d’eau ; il aperçut la plage minuscule, tout en galets, que la marée, par vagues courtes et drues, couvrait presque jusqu’à battre le pied des falaises. vagues, dans le ciel pâle du crépuscule […] et dans le grand vent frais qui remplissait la poitrine, les oreilles bourdonnantes, les lèvres salées, Albert, étourdi et engourdi, en proie à un accablement tumultueux et à une ivresse de bruit et de force, s’avançait, fasciné, aimanté par le flux, attendant, avec une horripilation délicieuse, l’étalement du flot qui lui trempait les semelles, ses misérables préoccupations de collégien se taisaient devant ce spectacle, il s’élevait au-dessus de la vie médiocre, quelque chose de grand le pénétrait ! »
Je prends ; merci, René Depasse.
Cher René, je vous écoute toujours avec plaisir mais ici je me suis vraiment régalée. Le texte est fin, charmant, délicieux, et votre voix lui convient à merveille. Merci. Ritou