Accueil › Forums › Textes contemporains › (O) AHIKAR – La Parabole de l’araignée › Répondre à : (O) AHIKAR – La Parabole de l’araignée
Bonjour cher Ahikar,
Vous me voyez bien désolée de savoir que vous souffrez de terribles névralgies, aussi si vous ne souhaitez pas lire cette réponse, je le comprendrais très bien.
Tout d'abord je vous remercie d'avoir pris la peine de relire le livre de Job et d'en avoir extrait les versets ci-dessus.
Je ne peux que constater, que les versets choisis concernent des imprécations, certes, mais des imprécations à son encontre à lui, Job, et non “envers le Ciel”. Ce qui, somme toute, était l'objet de mon message précédent.
Je veux dire par là, qu'évidemment Job se plaint de son malheur qu'il considère comme injuste au regard de sa conduite honnête et droite, et qu'il va même jusqu'aux imprécations en maudissant le jour de sa naissance et en souhaitant mourir ou que Dieu l'achève. Je ne nie pas cet aspect des choses.
Je voudrais donner la suite immédiate du verset 6-9 que vous citez: “qu'il plaise à Dieu de m'écraser, qu'il étende sa main et qu'il m'achève”, c'est-à-dire le verset 6-10: “Il me restera du moins une consolation, une joie dans les maux dont il m'accable: Jamais je n'ai transgressé les ordres du Saint”. Il dit ailleurs (8-15) “Je ne puis qu'implorer mon juge” et ajoute encore, cette phrase stupéfiante: “Sois auprès de Toi-même ma caution. Autrement qui répondrait pour moi?” (17-3)…dans ce fameux “procès” qu'il appelle de ses vœux non pour accabler Dieu, mais pour pouvoir se justifier et comprendre le “pourquoi?”!
J'ai du mal à discerner là, quelque lecture que je puisse en faire, de “terribles imprécations envers le Ciel”!
Pourtant la femme de Job le lui avait suggéré en disant dès le début (2-9): “Tu demeures ferme dans ton intégrité! Maudis Dieu et meurs!” Sa réponse fut “Tu parles comme une femme insensée”
Quant aux amis de Job, je suis tentée pour raccourcir ce message d'aller directement à la fin, au chapitre 42: “L'Eternel dit à Eliphaz de Théman: “Ma colère est enflammée contre toi et tes deux amis, parce que vous n'avez pas parlé de moi avec droiture, comme l'a fait mon serviteur Job” “Job mon serviteur priera pour vous et c'est par égard pour lui seul, que je ne vous traiterai pas selon votre folie”.
Je remarque que les amis de Job étaient croyants et probablement “très croyants” comme votre connaissance des Buttes-Chaumont, ce qui n'est preuve de rien. Autres temps, autres mœurs, ceux-là à l'inverse de celle-ci, n'injurièrent point Dieu, ils en avaient une terrible crainte et ont préféré Le flatter et accabler Job pour Lui complaire.
Craindre Dieu, pour Job, consistait non à se comporter en pleutre, mais à craindre de faire le mal par égard pour Dieu, son ami, dont il admirait les œuvres ( le livre de Job fourmille de passages poétiques sur la création)… d'où un comportement admirable qui l'a toujours gardé, même dans l'extrême détresse et l'extrême incompréhension de sa situation, d'aller jusqu'à des “imprécations envers le Ciel” ce qui veut dire “maudire Dieu”.
N'a-t-il pas dit: (19-25 à 27) encore en pleine tourmente:
“Mais je sais que mon Rédempteur est vivant Et qu'il se lèvera le dernier sur la terre. Quand ma peau sera détruite, il se lèvera. Quand je n'aurai plus de chair, je verrai Dieu. Je le verrai et Il me sera favorable. Mon âme languit d'attente au-dedans de moi”
Je conçois, cher Ahikar, que ma lecture de Job n'a rien à voir avec celle de la dame des Buttes-Chaumont, et que loin d'y déceler matière à invectiver Dieu, je l'ai trouvée apte à réconforter quiconque est dans la peine.
Je vous souhaite, bien cher Ahikar, le meilleur pour vous et les vôtres.