Accueil › Forums › Textes › WEBB, Mary – Le précieux fléau › Répondre à : WEBB, Mary – Le précieux fléau
LIVRE 1
Chapitre 5: La première gerbe tombe
Nous grimpâmes sur le vieux pommier où nous avions notre place de prédilection entre les branches. Je regardais le visage de Gideon parmi les feuilles brillantes et je me disais qu’il était curieux de penser à tous ces péchés maintenant sur lui. Depuis que Père avait été ce petit bébé, gazouillant et gesticulant dans son berceau de roseaux, en passant par le temps où il fut gamin, partant s’amuser au lieu d’aller à l’église, jusqu’à l’âge où il fit des combats de coqs et où il allait courtiser, tout le mal qu’il avait pu faire, c’était à Gideon maintenant de le porter. Toutes ses colères étaient devenues les colères de Gideon.
« _ Bon voilà Prue, dit Gideon écoute bien ce que j’ai à te dire ; toi et moi faut qu’on s’enrichisse
_ Et Mère ?
_ Mère aussi bien sûr, mais elle est vieille
_ Et alors ? Elle voudra bien s’enrichir, elle aussi, .
_ Aucune importance. Si nous avons plus elle aura plus. Toi et moi faut qu’on travaille, Prue
_ J’ai l’habitude du travail, dis-je.
_ Et bien y’en aura beaucoup. Je veux faire de l’argent avec la ferme… un paquet d’argent. Ensuite quand ce sera le moment, nous la vendrons. Puis nous irons acheter une maison à Lullingford, tu auras tout ce qu’il y a de mieux et tu pourras garder la tête haute, tu seras une dame riche.
_ Je m’en fiche d’être riche et de garder la tête haute
_ Bon réfléchis un peu. Et je serai marguillier et je dirai au pasteur ce qu’il doit faire, je dirai qui doit être mis au pilori et qui peut aller à l’hospice, et je voterai pour les membres du conseil de fabrique. Et quand une fille aura un bébé, un enfant de l’amour, t’iras la sermonner.
_ J’aimerais mieux jouer avec le bébé.
_ N’importe qui peut jouer avec un bébé. Mais sermonner personne peut le faire à part une grande dame. Et on achètera une belle maison. J’ai pas encore pu voir laquelle mais on a le temps. Nous aurons un jardin avec un homme pour s’en occuper, et des servantes ; dans la maison on aura de beaux meubles remplis de vaisselle en argent et en porcelaine.
_ J’aime énormément la belle porcelaine, dis-je est-ce qu’on aura ces nouvelles tasses avec des soucoupes de Staffordshire, sur lesquelles sont peints des personnages ?
_ Tu pourras avoir tout ce que tu voudras, et un dé à coudre en or, et une armoire pleine de robes par-dessus le marché. Seulement faudra m’aider d’abord, ça prendra des années et des années.
_ Mais on pourrait pas rester à Sarn et avoir juste quelques meubles neufs et un peu de porcelaine, et se passer de servantes et de serviteurs ?
_ Non. Y’a pas assez de monde à Sarn, à part à la Veillée et c’est qu’une fois l’an. Qu’est-ce qu’une fois l’an ? Et à quoi sert d’être un chef si y’a personne à commander ? « Chef de dix mille » c’est une phrase de la Bible qui sonne bien. J’aimerais être chef de dix mille.
_ Je me demande si c’est pas la foudre en toi, qui te fait ressentir les choses de cette façon-là » dis-je
Je pensais toujours qu’il l’avait en lui quand tout prenait un tour inhabituelle. Ses yeux devenaient étincelants mais glacials aussi. Et il vous donnait le sentiment de vouloir ce qu’il voulait alors qu’en fait vous ne le vouliez pas. Parfois quand il décidait d’aller chercher des terriers de blaireaux dans les bois, il me faisait croire que cela me plaisait. Alors que pendant tout ce temps je n’avais qu’une envie : faire des bouquets de primevères.
« _ Ben, va me falloir beaucoup de foudre dans le sang pour faire tout ce que j’ai décidé, dit-il. La ferme n’a jamais fait que tout juste nous entretenir d’après Mère. Et Père n’a rien laissé, à part de quoi payer le tisserand et le sacristain et de quoi acheter les bougies de cire et les gants et ce qui a servi à l’enterrement.
_ On aura beau travaillé, si nous n’avions que le nécessaire avant, avec Père qui travaillait pour nous, on pourra jamais mettre de l’argent de côté, gars
_ Je ferai ce qu’il faisait et bien plus encore
_ Tu pourras jamais
_ Je peux faire tout ce que je décide de faire. J’ai une telle force en moi que seule la mort peut m’arrêter. Et avec toi pour m’aider…
Il s’arrêta un moment, arracha une feuille et la déchiqueta.
_ Les choses étant ce qu’elles sont, tu te marieras jamais Prue »
Mon cœur s’arrêta et devint triste. Cela semblait si terrible de ne jamais pouvoir se marier. Toutes les filles se marient. Jancis le ferait. Tivvy le ferait. Même la Polly du meunier, qui avait des rougeurs sur la peau, des infections et de la teigne allait aussi se marier. Et quand les filles se mariaient, elles avaient une maison et parfois une lampe qu’elles allumaient quand le mari rentrait à la maison, et si elles n’avaient que des chandelles, c’était égal parce qu’elles pouvaient les placer à la fenêtre, et le mari pensait « ma femme allume les chandelles pour moi en ce moment ». Et puis arrivait le jour où Madame Beguildy faisait le berceau de joncs pour elles, et le jour grand et solennel où le bébé était couché dedans, et puis c’étaient les lettres d’invitation envoyées à tous pour le baptême, et les voisins accourant vers la mère du bébé comme des abeilles vers leur reine. Souvent quand les choses n’allaient pas bien, je me disais : « T’en fais pas Prue Sarn, un jour viendra où tu seras reine dans ta ruche à toi » Alors je répondis :
« Pas mariée Gideon ? Oh ! mais je me marierai pour sûr !
_ J’ai peur que personne te demande en mariage Prue
_ Personne ? et pourquoi donc ?
_ Parce que…Oh ! Et puis tu le devineras bien assez tôt. Mais tu peux avoir tout aussi bien une maison et des meubles si tu m’aides à les gagner.
_ Mais pas un mari, ni un bébé dans un berceau de joncs ?
_ Non.
_ Et pourquoi ?
_ Vaut mieux le demander à Mère ? Elle pourra peut-être te dire pourquoi le lièvre a croisé son chemin. Mais ça me désole beaucoup pour toi, Prue et je m’emploierai à faire de toi une dame riche et il se peut que si on a beaucoup d’or, on achètera un remède pour te guérir. Mais ça va coûter cher, et tu dois travailler dur et faire tout ce que je te dirai. Tu es une assez belle et grande fille, Prue si y’avait pas cette chose, les gars tourneraient autour de toi comme ils tournent autour de Jancis.
Je réfléchis à tout cela un moment, pendant que l’eau clapotait sur ses berges au pied du verger. Puis je répondis à Gideon que je ferai tout ce qu’il voudrait.
_ Tu dois le jurer Prue, un serment solennel sur la Bible. Si tu le fais pas, il se pourrait que tu fatigues et laisses tout tomber. Et moi aussi je vais jurer de tenir mes promesses pour toi.
Il alla à la maison chercher la Bible. Je restais assise sans bouger en écoutant les corbeaux voler vers leurs nids derrière la maison au-delà du jardin et de la cour. Ils revenaient de leur déjeuner du matin qu’ils avaient trouvé dans les champs au loin vers Plash. J’avais aussi envie de mon déjeuner, car quelque proche que puisse être celui qui vient de mourir, nous avons quand même faim, nous autres pauvres mortels. Et tout en écoutant le bruit monotone de leurs croassements, et le battement de leurs ailes alors qu’ils volaient bas, je me disais que c’était un drôle de monde que celui-ci où l’on pouvait avoir enterré son père la nuit, et dès les premières lueurs de l’aube penser déjà à son petit-déjeuner, à une maison, à la fortune, un monde où l’on pouvait être maudit toute sa vie juste parce qu’un pauvre lièvre stupide avait regardé votre mère alors qu’elle était enceinte de vous, un monde où un fils chargeait sa pauvre âme des péchés de son Père en mangeant le pain fait par sa mère et en buvant de sa boisson.
Gideon revint en courant avec le grand livre dans ses mains, très lourd et portant un fermoir en argent.
« _ Descends Prue, et viens jurer, dit-il, tiens prends la Bible »
Je lui demandai s’il était sûr que Mère nous permettrait de le faire.
« _ Nous permettre ? C’est pas à elle de permettre ou non. Elle peut rien interdire. La ferme est à moi. T’as pas entendu quand elle l’a dit au moment où je me suis chargé du péché ?
_ Mais vas-tu laisser Mère liée par ça ?
_ Les gens mettent-ils leur âme en gage pour rien ? Le goût du péché d’un autre est-il si agréable qu’on le mange gratuitement ? La ferme est à moi pour toujours jusqu’à ce que j’décide de la vendre. Maintenant jure ! Dis :
« Je promets et jure d’obéir à mon frère Gideon Sarn et de me louer à lui comme servante, pour rien, jusqu’à ce que tous ses désirs soient réalisés. Et je serai aussi docile qu’un apprenti, une femme ou un chien. Je le jure sur le Saint Livre. Amen »
Je répétai ces paroles. Et Gideon dit alors :
« Je jure de tenir ma promesse envers ma sœur, Prue Sarn, et de tout partager avec elle quand on se sera enrichi et de lui donner jusqu’à 50 livres pour la soigner quand nous aurons vendu Sarn. Amen »
Après cela je me sentis comme si nous étions submergés par l’étang de Sarn et je frissonnais comme si j’avais la fièvre.
« _ Qu’est-ce qui t’arrive ? me dit Gideon. Vaut mieux aller allumer le feu si tu as froid et allons déjeuner. On pourra parler en mangeant. Mère dort. Y’a encore beaucoup à dire »
Alors je rentrai, allumai le feu et mis la table aussi joliment que possible pour un peu de réconfort dans cet endroit sombre. Je me demandais si ce serait inconvenant de cueillir quelques boutons de rose pour les mettre là au milieu. Et considérant qu’il n’était pas inconvenant de manger et de boire, je me suis dit que cela ne gênerait point de cueillir une rose ou deux.
Quand Gideon rentra de la traite, nous nous mîmes à table et il me fit part de toutes ses idées. D’abord, je devais apprendre à faire les fromages et le beurre. Lui il allait fabriquer des paniers à placer sur Bendigo et tous les jours de marché il irait à Lullingford vendre du beurre, des œufs, des fromages, du miel, des fruits, des légumes et même des fleurs.
« _ Ces roses, dit-il, tu pourrais les arranger en bouquets et ça nous rapporterait. De temps en temps on préparerait de la volaille, des canards, des lapins, du poisson et des champignons.
Tu verras Prue on fera de l’argent.
_ Oui mais quel trajet ! Cinquante kilomètres dans la journée.
_ Je labourerai un bout de terre pour mettre des céréales pour Bendigo. Quant à moi j’ suis jamais fatigué. »
L’un de ses projets était d’acheter une nouvelle vache quand nous aurions quelques économies. Elle mettrait bas au printemps et il y aurait deux vaches qui donneraient du lait pendant que l’autre serait sèche. Ce qui voulait dire plus de beurre à vendre au marché. Ensuite il nous faudrait acheter deux bœufs pour labourer, tourner le fléau ou porter le fumier, ce qui nous éviterait de louer les bêtes de Beguildy. Quand notre truie mettrait bas il faudrait garder les porcelets et les laisser courir dans la chênaie et Mère n’aurait qu’à prendre son tricot et les surveiller. Alors il y aurait beaucoup de lard pour le marché en plus de ce que nous mangerions. Nous n’avions que cinq moutons mais Gideon disait qu’il allait remédier à cela en gardant tous les agneaux pour avoir ainsi de la laine à vendre et un grand troupeau l’année suivante. Mère et moi aurions de la laine à filer pour tout l’hiver et Gideon vendrait notre travail au drapier ou l’échangerait contre ce qu’il nous fallait chez l’épicier, comme le sel pour les salaisons, le levain ou le sucre. Le savon, nous le faisions nous-mêmes à partir du trempage de la cendre dans l’eau. Les chandelles nous les fabriquions aussi avec de la graisse et des roseaux séchés. Du seigle nous en avions ainsi qu’un petit champ de blé. Père avait l’habitude d’en porter plusieurs sacs à la fois au moulin où habitait l’oncle de Tivvy.
« _ Je ferai pousser plus de blé, des acres de blé, dit Gideon, et les porterai au moulin dans le char à bœufs. Quoi que fassent les Français, on aura toujours besoin de blé. Et même si c’est bon marché en ce moment, ça le sera plus quand il va être taxé, comme il le sera probablement d’après ce que j’ai entendu dire. Il vaudra mieux alors avoir une acre de blé que de se bercer d’illusions avec vingt acres de n’importe quoi d’autre. Nous ferons pousser du houblon aussi, et manquerons jamais d’une goutte de bonne bière, parce que même si j’ai bien l’intention de t’employer, Prue, je t’affamerai pas: de la bonne nourriture simple autant que tu pourras en manger, mais pas d’chichis, le reste de miel après que nous aurons porté le meilleur au marché, les fruits quand ils se vendront pas chers, du lard, des pommes de terre, du pain, et aussi des œufs et du beurre quand les routes seront trop mauvaises pour aller au marché.
_ Je prierai pour de mauvaises routes alors ! dis-je
Gideon me regarda sévèrement, mais voyant que je plaisantais, il se mit à rire :
_ Oui, mais faudra un sacré temps de chien pour m’arrêter »
Il avait prévu que j’apprendrais à calculer, à tenir des comptes et à écrire. J’étais ravie, parce que l’idée même de pouvoir lire des livres et spécialement la Bible, me plaisait beaucoup. Cela m’ennuyait toujours à l’église quand le sacristain lisait la Bible, parce que quel que fût le sujet il prenait toujours le même ton, on aurait dit une abeille dans une bouteille. Cela importait peu quand il lisait: « Il prit une femme et engendra Aminadab » puisque le sujet m’était indifférent. Mais quand il lisait des choses qui avaient une résonance en elles comme le vent dans les peupliers, je trouvais pitoyable de l’entendre ânonner de cette façon tout en se rengorgeant parce que lui, savait lire. J’avais envie de pouvoir déchiffrer pour moi toute seule : « avant que le cordon d’argent se détache » et de le savourer. Ce serait formidable aussi de pouvoir écrire et de coucher sur le papier tout ce que je voulais garder en mémoire. Aussi, quand Gideon me dit qu’il me faudrait apprendre toutes ces choses, j’étais joyeusement consentante.
« _ Mais si maître Beguildy m’enseigne, comment je paierais ? dis-je
_ Tu peux tirer ses pommes de terre, lui donner un coup de main pour les foins, et de temps en temps labourer pour lui. Beguildy est si feignant, et tellement imbu de sa sagesse qu’il ne sait pas travailler de ses mains. Il rêvasse, il rêvasse ! Il a un médicament pour chaque maladie sauf pour la paresse. Toi t’es forte. Tu peux presque rivaliser avec moi, bêche contre bêche. Paie donc de cette façon. Et si ça te dit, mets ton manteau de deuil et va lui demander ce soir »
Il partit pour l’herbage avec sa faux et moi, je me lançai dans mon travail avec bonne volonté, j’aurais même chanté un peu si le souvenir de pauvre Père ne m’était venu. J’étais tellement contente de penser que j’aurai un peu d’éducation, c’était comme une grande fenêtre qui s’ouvrait. Et par cette fenêtre qui peut savoir ce qu’on peut découvrir ?
Puis je partis apporter le souper à Gideon et il me vint à l’esprit, en traversant le bois des corbeaux, que nous ne les avions pas prévenus de la mort qui était survenue en ce lieu. C’est une coutume ancienne qui impose de leur en parler. Les gens prétendent que si on ne le fait pas, le mécontentement les prend et ils tombent dans une sorte de mélancolie et oublient de revenir. Alors en peu de temps vous vous retrouvez avec vos ormes toujours pleins de nids comme des fruits noirs mais silencieux et désertés. Et bien que les corbeaux causent pas mal de dégâts, il est malchanceux de les perdre, parce que la maison qu’ils quittent ne peut plus ensuite être prospère. Aussi je le rappelai à Gédéon et nous allâmes dans leur bois.
On y trouvait les plus grands ormes que j’ai jamais vus, que ce soit l’espèce commune ou l’espèce d’écosse. Sous leur ombrage d’été tout était sombre. Le sol était vert de chélidoines dont la floraison venait de finir tandis que celle des belles-de-nuit allait arriver. Les feuilles étaient blanches de déjection. C’était une chaude journée, très calme avec à peine une légère brise à l’extrême cime des arbres et des croassements de temps à autre. J’aimais assez venir dans le bois aux corbeaux, par des jours comme celui-ci, après le thé, quand je m’étais lavée. Et le jeudi de l’Ascension surtout, j’aimais venir vérifier s’ils travaillaient. Parce qu’on disait que ce jour-là aucun corbeau ne travaillait. Et il est certain que ce jour-là je ne les ai jamais vus porter ne serait-ce qu’une brindille, mais ils prenaient un air pensif et saint, se tenant chacun sur son arbre comme un pasteur à son pupitre.
« _ Ohé les corbeaux, s’écria Gideon, le Père est mort et c’est moi le maître, je viens vous dire que vous pouvez rester en paix dans vos nids, je vous protègerai de tout sauf de ma carabine, en attendant vous êtes les bienvenus. »
Les corbeaux lui lancèrent un regard perçant depuis leur nid, et quand il eut fini, il y eut un soudain bruissement d’ailes et ils s’envolèrent dans le ciel bleu avec une grande clameur comme s’ils se concertaient sur ce qui venait d’être dit. Un moment après ils revinrent et s’installèrent dans leur nid gravement et calmement. Nous sûmes alors qu’ils avaient l’intention de rester.
Quand nous revînmes au pré, Gideon se prit à rire, pendant qu’il aiguisait sa faux sur la pierre et il dit :
« _ je suis content qu’ils restent, j’aime énormément le pâté de corbeau »
Puis il lança la faux dans l’herbe fine remplie de marguerites d’où s’échappaient des soupirs brefs. Elle était si fine, qu’on pouvait voir la faux comme un éclair d’acier à travers l’herbe haute avant qu’elle ne soit fauchée et que la gerbe ne tombe. Et il me semble maintenant qu’ainsi est la volonté de Dieu, attendant derrière nous jusqu’à l’heure de nous faucher, cependant ce n’est pas par méchanceté, mais parce qu’il est mieux pour nous de cesser de grandir dans la prairie et de nous mettre à l’abri dans Sa meule pour être ensuite étendus au-dessus de la chaude bonté de Son amour éternel.