Accueil › Forums › Textes contemporains › (O) RETBI, Shmuel – Douce Justice › Répondre à : (O) RETBI, Shmuel – Douce Justice
Merci Pomme pour votre avis, même négatif. Dommage que vous n'ayez pas lu la suite. Le début ne donne pas vraiment une idée du sujet de l'histoire (la cécité au Moyen-Orient, comme je l'ai dit). J'aurai peut-être mieux fait de copier un autre passage.
En voici un autre, peut-être un peu plus “clé” :
“Elle pense à Yasmine, sa gamine de neuf ans. Belle fillette blonde aux grands yeux bleus toujours grand-ouverts, qui regardent constamment dans le vide. Et son rire angélique. Toujours si joyeuse, si vive, si heureuse. Et puis le petit Alon, qui revenait hier de la kermesse du jardin d'enfants avec son sac de bonbons. Ce gamin de cinq ans, comme il regarde sa grande sœur ! Quelle admiration ! Quelle stupeur ! Yasmine, c'est tout pour lui. Elle court plus vite que lui dans l'escalier. Elle sait faire son chocolat toute seule. Elle lui apprend même à lire. Et tout ça avec ses beaux yeux bleus qui regardent dans le vide.
La maison des Kellner se trouve dans un nouveau quartier de l'ouest de Jérusalem. Pavillons, petites villas, maisons somptueuses. Il y a là des professeurs d'université, des hommes d'affaires, des juges, des avocats et des médecins. En haut de l'escalier, il y a un palier. Un couloir à gauche, conduit à la chambre des parents. A gauche du palier, la chambre de Yasmine. A droite, celle du petit Alon. Les chambres à coucher sont au sud et le palier est éclairé au nord par une grande fenêtre. Aviva range du linge dans l'armoire accolée au mur entre les portes des chambres des enfants. Le palier est dans la pénombre. Le soleil envahit les deux pièces voisines. Alon monte l'escalier et montre à sa mère le sac de bonbons qu'il a reçu à la kermesse. Il manque de trébucher sur la dernière marche et les bonbons se dispersent sur le palier. Alon se met à quatre pattes et ramassent ceux qui ont roulé dans la chambre de Yasmine. Il en reste encore quatre sur le palier. Il tâtonne à gauche et à droite mais ne trouve rien.
– Ramasse tes bonbons ! Mais qu'est-ce que tu as ?!
Cette scène pénible n'a pas duré une minute. La journée se termine dans le silence. Aviva n'en dit rien à son mari. Elle avait déjà eu des doutes. Maintenant, c'est presqu'une certitude. A moins que ce ne soit de l'imitation.”