Le 23 mars 1846, à l’enterrement de Stendhal (Henri Beyle – 59 ans) au cimetière de Montmartre, il n’y avait que trois personnes, dont Mérimée son ami de 39 ans. Ils ne partageaient pas les mêmes idées dans beaucoup de domaines, mais en épicuriens ils aimaient l’amour, les voyages, les arts. Il faut dire que Henri Beyle était très discret sur sa vie privée et que son cadet a parfois été dur avec lui, mais leur amitié complice semble irremplaçable à Mérimée quand il publie ce H.B. en hommage quatre ans plus tard.
« Je veux partager avec quelques-uns de ses amis mes impressions et mes souvenirs.
B., original en toutes choses, ce qui est un vrai mérite à cette époque de monnaies effacées, se piquait de libéralisme, et était au fond de l’âme un aristocrate achevé. Il ne pouvait souffrir les sots ; il avait pour les gens qui l’ennuyaient une haine furieuse, et de sa vie il n’a pas su bien nettement distinguer un méchant d’un fâcheux. […] »
Jean-Louis Ducis, portrait de Stendhal (1835)
Merci M. Depasse.
mérimée a vraiment un très beau style,c’est dommage qu’il soit un peu sous-estimé aujourd’hui;
rien que cette expression “à notre époque de monnaies effacées”,elle est magnifique,et s’il trouvait les gens fades il y a 150 ans,c’est un peu comme pour Bloy,il n’avait encore rien vu