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3.
« L’océan fait le ménage ! » pensa Armelle avec sa trivialité coutumière. Solidement campée, jambes écartées rivées au sol par des bottes que cachait un pantalon de toile épaisse et serrée elle contemplait les éléments en gonflant se poumons d’une respiration ample pour lutter contre le froid humide que le vent poussait contre elle. Elle resta longtemps, les bras enroulés dans son châle lourd tricoté de grosse laine à maille serrée et bouilli au premier lavage pour en rendre la trame étanche. Elle se tenait comme un oiseau de mer, aux ailes repliées face au vent, pour ne pas être pris à rebrousse-plume.
Soudain, elle se retourna, et partant à grand pas, elle cria :
– On rentre à Brocéliande, Obélix !
Surgi de nulle part, un énorme berger allemand se mit à tourner autour d’elle en courant et sautant de joie, visiblement content de quitter cet endroit inhospitalier. Le nom du chien venait sans doute du fait qu’il prenait soin de marquer son territoire au pied de ces monolithiques appelés : menhirs. Après un bon quart d’heure de marche, ils traversèrent la route pour suivre le chemin de Brocéliande : une petite ferme restaurée cachée de la route par un petit bois de vieux arbres tordus serrés et entrelacés. Dès son entrée, elle jeta son châle sur un fauteuil, attrapa le tisonnier, dégagea les braises de la couche de cendre, mit une bûche et avec le soufflet, aida le feu à reprendre en l’attisant. Obélix continait à tourner autour d’elle dans l’attente du repas.