Accueil › Forums › Textes contemporains › (O) AHIKAR – La Parabole de l’araignée
- Ce sujet contient 20 réponses, 5 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Ahikar, le il y a 4 années et 7 mois.
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- 28 mars 2020 à 18h21 #14499928 mars 2020 à 18h21 #162618
Bonjour,
Je vous propose un texte intitulé La parabole de l’araignée.
Bonne lecture
https://www.aht.li/3486935/Ahikar_La_parabole_de_laraignee_version_definitive_avec_photo.pdf
28 mars 2020 à 20h15 #162619Texte et image formidables!
O
29 mars 2020 à 12h51 #162624O
L'histoire est intéressante, cher Ahikar, et votre narration met en perspective une situation difficile avec tous les questionnements divers qu'elle soulève et porte, opportunément en ces temps de pandémie, à la réflexion, et même à l'étonnement devant les réactions humaines.
J'aimerais cependant faire deux petites remarques:
La première concerne Job
Ayant lu moi-même Job sur le site je n'y ai à aucun moment trouvé ce que vous y avez vu:
“D'autres, à l'image de Job, prononcèrent des mots innommables, des imprécations terribles envers le Ciel”
Car, au contraire, tout en disant en toute vérité ce qu'il pensait, et en défendant sa cause, du fond de sa détresse, Job s'est toujours, justement, gardé de mots “innommables” et “d'imprécations”, terribles ou non, “envers le Ciel”!!!
Un seul exemple ultra connu: “l'Eternel a donné, l'Eternel a repris, que l'Eternel soit béni”. Je pourrais vous donner beaucoup d'autres exemples mais il vous suffira de lire ce livre de la Bible, si le cœur vous en dit.
Ma seconde remarque, la voici:
À propos des avis humains voire scientifiques sur les prédictions futures, je suis bien d'accord avec vous, cher Ahikar…rien n'est définitivement certain… et des araignées peuvent sauver de la malaria…
Je vous souhaite une bonne continuation dans vos projets qui nous permettent de vous retrouver 🙂
29 mars 2020 à 19h00 #162630Bonjour chère Bruissement,
Votre commentaire m’a donné l’occasion de relire cet après-midi le Livre de Job. Je comprends votre point de vue, mais je pense qu’il existe plusieurs lectures possibles de ce livre.
En 3.1, Job maudit le jour de sa naissance.
6.9 : Que Lui (Dieu) consente à m’écraser, qu’il dégage sa main et me supprime !
7.15 : Ah ! Je voudrais être étranglé : la mort plutôt que mes douleurs !
9.31 : Tu (Dieu) me plonges alors dans l’ordure…
13.3 : Je veux faire à Dieu des remontrances.
15.13 (C’est Éliphaz de Témân qui parle) : Quand tu (Job) tournes contre Dieu ta colère en proférant tes discours !
23.2 : C’est toujours une révolte que ma plainte. Oh ! Si je savais comment atteindre Dieu, parvenir jusqu’à sa demeure, j’ouvrirais un procès devant lui…
Une dame très croyante, avec qui je discute de temps en temps, dans le parc des Buttes-Chaumont, me dit souvent : « Heureusement qu’on a le Livre de Job ; comme ça, on a le droit d’engueuler Dieu ; et moi, qu’est-ce que je l’engueule ! Je lui demande des comptes ; je lui dis même souvent qu’il ne sert à rien ! »
@ Pomme
Je vous remercie pour votre appréciation. Souffrant d’une névralgie d’Arnold dont je peine à diminuer les douleurs avec la prise de Tramadol, j’ai constaté, hier soir, après lecture de votre commentaire, que mes douleurs avaient diminué. Un répit m’avait été offert ; sans doute mon cerveau avait-il sécrété des endorphines !
Bonne soirée à tous !
29 mars 2020 à 19h49 #162631O
Ayant une connaissance plus intime de la névralgie d'Arnold que de Job, je compatis.
Bon courage,
Jean-Pierre
30 mars 2020 à 13h27 #162646Bonjour cher Ahikar,
Vous me voyez bien désolée de savoir que vous souffrez de terribles névralgies, aussi si vous ne souhaitez pas lire cette réponse, je le comprendrais très bien.
Tout d'abord je vous remercie d'avoir pris la peine de relire le livre de Job et d'en avoir extrait les versets ci-dessus.
Je ne peux que constater, que les versets choisis concernent des imprécations, certes, mais des imprécations à son encontre à lui, Job, et non “envers le Ciel”. Ce qui, somme toute, était l'objet de mon message précédent.
Je veux dire par là, qu'évidemment Job se plaint de son malheur qu'il considère comme injuste au regard de sa conduite honnête et droite, et qu'il va même jusqu'aux imprécations en maudissant le jour de sa naissance et en souhaitant mourir ou que Dieu l'achève. Je ne nie pas cet aspect des choses.
Je voudrais donner la suite immédiate du verset 6-9 que vous citez: “qu'il plaise à Dieu de m'écraser, qu'il étende sa main et qu'il m'achève”, c'est-à-dire le verset 6-10: “Il me restera du moins une consolation, une joie dans les maux dont il m'accable: Jamais je n'ai transgressé les ordres du Saint”. Il dit ailleurs (8-15) “Je ne puis qu'implorer mon juge” et ajoute encore, cette phrase stupéfiante: “Sois auprès de Toi-même ma caution. Autrement qui répondrait pour moi?” (17-3)…dans ce fameux “procès” qu'il appelle de ses vœux non pour accabler Dieu, mais pour pouvoir se justifier et comprendre le “pourquoi?”!
J'ai du mal à discerner là, quelque lecture que je puisse en faire, de “terribles imprécations envers le Ciel”!
Pourtant la femme de Job le lui avait suggéré en disant dès le début (2-9): “Tu demeures ferme dans ton intégrité! Maudis Dieu et meurs!” Sa réponse fut “Tu parles comme une femme insensée”
Quant aux amis de Job, je suis tentée pour raccourcir ce message d'aller directement à la fin, au chapitre 42: “L'Eternel dit à Eliphaz de Théman: “Ma colère est enflammée contre toi et tes deux amis, parce que vous n'avez pas parlé de moi avec droiture, comme l'a fait mon serviteur Job” “Job mon serviteur priera pour vous et c'est par égard pour lui seul, que je ne vous traiterai pas selon votre folie”.
Je remarque que les amis de Job étaient croyants et probablement “très croyants” comme votre connaissance des Buttes-Chaumont, ce qui n'est preuve de rien. Autres temps, autres mœurs, ceux-là à l'inverse de celle-ci, n'injurièrent point Dieu, ils en avaient une terrible crainte et ont préféré Le flatter et accabler Job pour Lui complaire.
Craindre Dieu, pour Job, consistait non à se comporter en pleutre, mais à craindre de faire le mal par égard pour Dieu, son ami, dont il admirait les œuvres ( le livre de Job fourmille de passages poétiques sur la création)… d'où un comportement admirable qui l'a toujours gardé, même dans l'extrême détresse et l'extrême incompréhension de sa situation, d'aller jusqu'à des “imprécations envers le Ciel” ce qui veut dire “maudire Dieu”.
N'a-t-il pas dit: (19-25 à 27) encore en pleine tourmente:
“Mais je sais que mon Rédempteur est vivant Et qu'il se lèvera le dernier sur la terre. Quand ma peau sera détruite, il se lèvera. Quand je n'aurai plus de chair, je verrai Dieu. Je le verrai et Il me sera favorable. Mon âme languit d'attente au-dedans de moi”
Je conçois, cher Ahikar, que ma lecture de Job n'a rien à voir avec celle de la dame des Buttes-Chaumont, et que loin d'y déceler matière à invectiver Dieu, je l'ai trouvée apte à réconforter quiconque est dans la peine.
Je vous souhaite, bien cher Ahikar, le meilleur pour vous et les vôtres.
30 mars 2020 à 18h07 #162651Bonjour chère Bruissement,
J’espère que vous ne m’en voudrez pas trop d’être têtu. J’ai fait quelques recherches. J’ai trouvé quelques pistes intéressantes.
Jacques Vermeylen, dans Job, ses amis et son Dieu: la légende de Job et ses relectures postexiliques, écrit page 36 : « La figure de Job révolté, longtemps oubliée ou refoulée, est aujourd'hui largement réhabilitée: voilà un homme accablé par le malheur avec lequel nous nous solidarisons spontanément et dont nous pouvons admirer la sincérité, le courage. »
Samuel L. Terrien écrit dans « Job : Commentaire de l’Ancien Testament/ XIII » : « Traditionnellement, on considère que l’auteur du récit en prose qui présente Job comme objet d’une mise à l’épreuve divine est à distinguer de l’auteur de la partie centrale, qui fait apparaître un Job révolté accusant Dieu d’être le responsable de son malheur nullement mérité. »
« Le fait que la partie en prose décrit un Job soumis, pieux et patient pendant que le poème décrit plutôt un Job révolté et, à la limite, blasphémateur, soulève souvent la question de savoir si ce livre est l'œuvre d'un seul auteur, ou de plusieurs. »
Je me suis aussi rappelé d’une émission où Elie Wiesel disait avoir beaucoup réfléchi sur le Livre de Job, pour finalement choisir de se poser en Job révolté dans La nuit. Il me semble que l’extrait ci-dessous illustre bien son propos :
« Dix mille hommes étaient venus assister à l’office solennel, chefs de blocks, kapos, fonctionnaires de la mort.
— Bénissez l’Éternel…
La voix de l’officiant venait de se faire entendre. Je crus d’abord que c’était le vent.
— Béni soit le nom de l’Éternel !
Des milliers de bouches répétaient la bénédiction, se prosternaient comme des arbres dans la tempête.
Béni soit le nom de l’Éternel !
Pourquoi, mais pourquoi Le bénirais-je ? Toutes mes fibres se révoltaient. Parce qu’Il avait fait brûler des milliers d’enfants dans ses fosses ? Parce qu’Il faisait fonctionner six crématoires jour et nuit les jours de Sabbat et les jours de fête ? Parce que dans Sa grande puissance Il avait créé Auschwitz, Birkenau, Buna et tant d’usines de la mort ? Comment Lui dirais-je : « Béni sois-Tu, l’Éternel, Maître de l’Univers, qui nous a élus parmi les peuples pour être torturés jour et nuit, pour voir nos pères, nos mères, nos frères finir au crématoire ? Loué soit Ton Saint Nom, Toi qui nous as choisis pour être égorgés sur Ton autel ? »
J’entendais la voix de l’officiant s’élever, puissante et brisée à la fois, au milieu des larmes, des sanglots, des soupirs de toute l’assistance :
— Toute la terre et l’univers sont à Dieu !
Il s’arrêtait à chaque instant, comme s’il n’avait pas la force de retrouver sous les mots leur contenu. La mélodie s’étranglait dans sa gorge.
Et moi, le mystique de jadis, je pensais : « Oui, l’homme est plus fort, plus grand que Dieu. Lorsque Tu fus déçu par Adam et Ève, Tu les chassas du paradis. Lorsque la génération de Noé Te déplut, Tu fis venir le Déluge. Lorsque Sodome ne trouva plus grâce à Tes yeux, Tu fis pleuvoir du ciel le feu et le soufre. Mais ces hommes-ci que Tu as trompés, que Tu as laissés torturer, égorger, gazer, calciner, que font-ils ? Ils prient devant Toi ! Ils louent Ton nom ! »
— Toute la création témoigne de la Grandeur de Dieu !
Autrefois, le jour du Nouvel An dominait ma vie. Je savais que mes péchés attristaient l’Éternel, j’implorais Son pardon. Autrefois, je croyais profondément que d’un seul de mes gestes, que d’une seule de mes prières dépendait le salut du monde.
Aujourd’hui, je n’implorais plus. Je n’étais plus capable de gémir. Je me sentais, au contraire, très fort. J’étais l’accusateur. Et l’accusé : Dieu. Mes yeux s’étaient ouverts et j’étais seul, terriblement seul dans le monde, sans Dieu, sans hommes. Sans amour ni pitié. Je n’étais plus rien que cendres, mais je me sentais plus fort que ce Tout-Puissant auquel on avait lié ma vie si longtemps. Au milieu de cette assemblée de prière, j’étais comme un observateur étranger.
L’office s’acheva par le Kaddich. Chacun disait Kaddich sur ses parents, sur ses enfants, sur ses frères et sur soi-même.
Un long moment nous restâmes sur la place d’appel. Personne n’osait s’arracher à ce mirage. Puis l’heure du coucher arriva, et les détenus regagnèrent à petits pas leurs blocks. J’entendis qu’on se souhaitait une bonne année ! »
Je vous souhaite une très bonne soirée !
Amitiés,
Ahikar
P.-S. Je voudrais juste préciser que pour écrire ce texte, j’ai épluché les journaux indiens de l’époque, et que le passage concernant la femme au nez coupé n’est nullement inventé.
31 mars 2020 à 7h55 #162661Je découvre le petit message que vous m'adressez le 29, et je vois que ce sont mes félicitations qui auraient soulagé, un moment, votre névralgie?!!! Qu'à cela ne tienne, je veux bien vous en envoyer chaque jour. Ou plutôt à chacune de vos interventions sur le forum car, sincèrement, chacune le mérite: soit vous forcez mon admiration par votre culture étonnante, soit vous me faites sourire.
En attendant, je compatis car je suis une familière de la migraine, mais j'ai la chance d'avoir découvert un médicament qui me soulage assez vite maintenant.
A bientôt, Ahikar.
31 mars 2020 à 16h15 #162667O
… et comme on dit en Limousin : – Ménagez-vous !
A.D.
31 mars 2020 à 20h55 #162672Bonsoir cher Ahikar,
Je vous en prie, vous avez bien le droit de vous entêter à défendre votre point de vue, c'est la moindre des choses.
Il semble même qu'au-delà de ma remarque sur Job, vous soyez plutôt préoccupé par l'éternel question du mal sur la terre si j'en juge par la citation d'Elie Wiesel. Je pense que pour ce dernier il n'y a pas l'ombre d'un doute car il assume lui-même de vouloir maudire Dieu. Voyez, cher Ahikar, ce prix nobel, bardé de distinctions et autrement plus connu que notre Job perdu dans la nuit des temps, aurait pu avantageusement remplacer celui-ci dans votre phrase sur les terribles imprécations envers le Ciel!
N'oublions tout de même pas d'imputer aux hommes (responsables) les monstruosités des guerres ou les crimes ou les odieuses actions quotidiennes perpétrées par des gens comme le mari de votre texte qui a mutilé sa femme.
Je vous souhaite le meilleur à vous et aux vôtres.
1 avril 2020 à 17h11 #162683Chère Bruissement, j’aurais bien aimé vous faire plaisir, mais, pour moi, le personnage de Job représente un archétype, ce qui n’est pas le cas pour Elie Wiesel.
De plus, pour moi, si Job ne se révolte pas, il est inhumain. J’ai fouillé un peu dans le Guide des égarés pour voir quelle était la position de Maïmonide. Il explique que pour un Juif, le sens de la vie, c’est la Loi morale, la Loi mosaïque. C’est pourquoi, pour un Juif orthodoxe, le Livre de Job est souvent perçu comme un scandale théologique, car, si Job ne se révolte pas en acte, il se révolte dans son être. C’est pour cela que pour de nombreux Juifs orthodoxes, Job était non-juif.
Un grand merci, Pomme, pour votre délicate attention.
Bonne soirée !
Ahikar
1 avril 2020 à 21h42 #162686Mais voyons cher Ahikar, que Job se soit révolté, je n'en disconviens pas!
Pour plus de clarté, posons le problème précisément:
Ce que je conteste c'est votre phrase que je reproduis ici: “D'autres, à l'image de Job, prononcèrent des mots innommables, des imprécations terribles envers le Ciel”
Je laisse tomber l'adjectif “innommables” qui veut dire “ignobles, méprisables”, tout aussi faux appliqué aux dires de Job envers le Ciel, que “imprécations terribles”. Néanmoins tenons-nous en à ce terme d'”imprécations”, qui selon le dictionnaire veut dire “maudire”, c'est-à-dire “souhaiter du mal à autrui” en l'occurrence à Dieu.
Si donc on revient à nos moutons, le fait que d'après Maïmonide, Job ne soit pas Juif, importe peu. Ce qui compte, c'est ce qu'il a dit!
Oui ou non a-t-il lancé des imprécations envers le Ciel?
Jamais, à aucun moment!
Et cela qu'on prenne Job en son entier ou qu'on le découpe en deux pour convenir à Samuel L. Terrien (voir votre citation plus haut).
Aussi préférez-vous le terme de “révolté”
Et vous dites: “Pour moi, si Job ne se révolte pas il est inhumain”! Soit! C'est votre opinion.
La personnalité de Job est d'une telle envergure, que moi, je dis: “Voilà un Homme!”
Non seulement, il fut droit tout au long de sa vie heureuse (ce qui est loin d'être le cas de tout le monde) mais en pleine tourmente, face à la souffrance physique et morale, méprisé de tous, incompris de ses amis, éprouvé injustement par, croit-il, l'Eternel, Celui qu'il nomme son ami, jamais il ne s'abaisse à maudire ou souhaiter le mal à cet ami!!!
Plus fort encore, cet Homme, honneur de notre humanité, garde une confiance entière en son ami divin! Lisez plutôt en 16-20 et 21:
“Mes amis se jouent de moi. Puisse-t-Il donner à l'homme raison contre Dieu, Et au fils de l'homme contre ses amis”
Job demande à Dieu d'être son avocat, dans le fameux procès qu'il appelle de ses vœux pour se justifier et comprendre le pourquoi, sans pour autant se poser en accusateur!
Elie Wiesel, lui, devrait vous paraître plus “humain” cher Ahikar avec son “J'étais l'accusateur et l'accusé c'était Dieu” et son “Je me sentais plus fort que le Tout-Puissant” (La Nuit)
Ah! quel exemple! mazette
Un Prix Nobel de la Paix!!! qui croûle sous des récompenses honorifiques, lui-même victime de la Shoah en 1940 et qui ose dire en 2008, à l'encontre de Bernard Madoff qui lui a fait perdre quelques millions:”Il faudrait inventer n'importe quoi pour le faire souffrir”!!!
C'est ce qu'on appelle une imprécation!
Eh oui, cher Ahikar quand on ne craint pas de lancer des imprécations envers le Ciel, pourquoi se gêner envers ses semblables!
Ah! cet Elie Wiesel! comme ce qualificatif “d'inhumain”, (dans une acception différente il est vrai) pourrait lui être appliqué bien plus judicieusement qu'à Job.
En conséquence, vouloir utiliser le personnage de Job, archétype de celui qui a aimé Dieu sans faillir, pour dire l'exact contraire est des plus curieux.
Que cela ne vous empêche pas de passer une bonne soirée!
Je vous souhaite le meilleur, à vous et aux vôtres.
2 avril 2020 à 1h26 #162687Chère Bruissement,
Je vous répondrai brièvement en disant que je comprends bien la position d’Elie Wiesel.
Si l’on considère que Job incarne la position du Juste parfait, quelle aurait donc été son attitude pendant la Seconde Guerre mondiale ? Il aurait donc tout subi sans jamais se révolter contre le Créateur qui est censé tout voir ? En considérant, qu’au fond, le Créateur sait ce qu’il fait ! Eh bien, c’est là qu’est le hic ! C’est là que ça devient totalement inacceptable ! Et c’est pour cela que je préfère avec Elie Wiesel un Job qui se révolte contre le Créateur ! Je trouve cela bien plus humain !
En vous souhaitant une bonne nuit,
2 avril 2020 à 11h27 #162691Le véritable hic, cher Ahikar, c'est de passer subrepticement de “voir” à “faire” dans votre paragraphe précédent, de même que vous confondez “révolte” et “imprécation”.
Car oui, le Créateur est censé tout “voir”, le mal en l'occurrence perpétré par les hommes et, non, ce mal Il ne le “fait” pas.
Un autre “hic”, cher Ahikar, est de considérer que la position du “Juste parfait”, consiste à tout “subir” comme vous dites. Job énumère lui-même, ses actions de juste au chapitre 27 et voyez ce qu'il dit aux versets 16 et 17: “J'étais le père des misérables, j'examinais la cause de l'inconnu, je brisais la mâchoire de l'injuste et j'arrachais de ses dents la proie”. Aussi ne vous inquiétez plus de ce que Job aurait fait lors de la Seconde Guerre mondiale.
Mais alors pourquoi donc Job ne se révolte pas contre son Créateur au point de lui lancer des imprécations? Lui qui ne craint pas de dire “Je tiens à me justifier et je ne faiblirai pas”
On ne peut le soupçonner d'avoir peur et de manquer de courage! Non, ça c'est la position des amis de Job, personnages “très croyants” qui préfèrent se trouver du côté du manche (eh oui, ils croient que Dieu existe) et n'hésitent pas, perfides qu'ils sont, à inventer des fautes cachées pour justifier, ce qu'ils croient être une punition divine.
Et donc pourquoi Job ne se révolte pas contre son Créateur au point de lui lancer des imprécations? Lui qui dit: “Dieu, qui me refuse, justice est vivant! Aussi longtemps que j'aurai ma respiration et que le souffle de Dieu sera dans mes narines, mes lèvres ne prononceront rien d'injuste, ma langue ne dira rien de faux”
Ah! c'est vrai! Ce Job, n'a pas la prétention d'un Elie Wiesel, ni sa présomption.
Non seulement Job craint d'être injuste en proférant n'importe quoi, mais il sait (dans la mesure de son humanité) qui est Dieu et que Dieu ne peut être que Juste! (et si ce Dieu lui refuse justice il ne sait pas pourquoi et voudrait le savoir, et comprendre… il veut une rencontre avec Dieu, d'homme à homme en quelque sorte).
Revenons à la guerre, voulez-vous, cher Ahikar, puisqu'elle vous préoccupe… car en effet, Dieu “voit” la guerre se profiler et “laisse faire”.
Commençons par la première, celle qui eut lieu entre Caïn et Abel.
Caïn, jaloux de son frère, projette de le tuer!
Dieu intervient pour l'en dissuader… c'est ce qui arrive pour toutes les guerres cher Ahikar, car Dieu parle à la conscience de chacun.
Caïn, doté par la grâce divine, d'une merveilleuse capacité, à savoir la liberté, choisit de tuer quand même Abel!
Auriez-vous préféré mon cher Ahikar, que Caïn fut dans l'incapacité de décider, de choisir, qu'il fut programmé comme une marionnette, un robot? Abel et Job, qui choisirent d'être justes, des robots, eux aussi?
Du coup c'est là que Job aurait paru “inhumain” comme vous dites! (Tandis que cet Elie Wiesel ayant souffert lui-même et cependant capable de faire souffrir!!!, ne vous paraît pas méprisable!)
À ce propos, je remarque, que depuis le début vous ne répondez à aucun argument. Il vous suffit de dire à l'envie: “je préfère avec Elie Wiesel un Job qui se révolte contre le Créateur! Je trouve cela bien plus humain!”
Or il se trouve que Job, n'est pas votre marionnette, ni à vous, ni à Wiesel!
La journée est ensoleillée, qu'elle vous soit bénéfique!
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