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- 28 janvier 2013 à 14h03 #14375228 janvier 2013 à 14h03 #155544
Jim Territo,
Quatuor à cordes avec narrateur,
inspiré par ‘Le prophète’ de Khalil Gibran.
I – L’Amour
Extraits du chapitre 2
Quand l’amour vous fait signe, suivez-le.
Bien que ses voies soient dures et rudes.
Car de même que l’amour vous couronne, il doit vous crucifier.
De même qu’il vous fait croître, il vous élague.
Toutes ces choses, l’amour l’accomplira sur vous afin que vous puissiez connaître les secrets de votre cœur, et par cette connaissance devenir une parcelle du cœur de la Vie.
L’amour ne donne que de lui-même, et ne prend que de lui-même.
L’amour ne possède pas, ni ne veut être possédé.
Car l’amour suffit à l’amour.
Et ne pensez pas que vous pouvez infléchir le cours de l’amour car l’amour, s’il vous en trouve digne, dirige votre cours.
II – Les Enfants
Extraits du chapitre 4
Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à la Vie.
Vous pouvez leur donner votre amour, mais pas vos pensées.
Car ils ont leurs propres pensées.
Vous pouvez héberger leurs corps, mais pas leurs âmes.
Car leurs âmes résident dans la maison de demain que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves.
III – L’Enseignement
Extraits du chapitre 18
Aucun homme ne peut vous révéler autre chose
que ce qui repose déjà, à demi-endormi,
dans les limbes de vos connaissances.
Le maître qui marche à l’ombre du temple parmi ses disciples
ne donne rien de sa sagesse, mais plutôt de sa foi et de son amour.
S’il est véritablement sage,
il ne vous offre pas d’entrer dans la maison de sa sagesse,
mais vous mène plutôt au seuil de votre propre esprit.
Et de même que Dieu ne connait que vous seul,
ainsi chacun d’entre vous doit être seul dans sa connaissance de Dieu
et dans sa compréhension de la terre.
IV – Le Crime et le Châtiment
Extraits du chapitre 12
C’est quand votre esprit erre au gré du vent,
Que vous, seul et imprudent, causez préjudice à autrui et par conséquent à vous-même.
Et pour ce préjudice, vous devez frapper et attendre dans le dédain à la porte des élus.
Souvent je vous ai entendu parler de celui qui a commis une faute comme s’il n’était pas l’un de vous, mais un étranger parmi vous et un intrus dans votre monde.
Mais je vous le dis, de même que le saint et le juste ne peuvent s’élever au-dessus de ce qu’il y a de plus élevé en chacun d’entre nous,
De même, le malin et le faible ne peuvent sombrer aussi bas que ce qu’il y a aussi en nous de plus vil.
Si l’un de vous punit au nom de la droiture et plante sa hache dans l’arbre tordu, qu’il en regarde les racines ;
Et en vérité, il trouvera les racines du bien et du mal, du fécond et du stérile, entremêlées ensemble dans le cœur silencieux de la terre.
V – La Raison et la Passion
Extraits du chapitre 15
Votre raison et votre passion
sont le gouvernail et les voiles de votre âme qui navigue de port en port.
Si votre gouvernail ou vos voiles se brisent,
vous ne pouvez qu’être ballotés et aller à la dérive,
ou rester ancrés au milieu de la mer.
Car la raison, régnant seule,
est une force qui brise tout élan ;
et la passion, livrée à elle-même,
est une flamme qui se consume jusqu’à sa propre extinction.
Lorsque parmi les collines,
vous êtes assis à l’ombre fraîche des peupliers blancs,
partageant la paix et la sérénité des champs et des prairies
qui s’étendent au loin
— alors laissez votre cœur dire en silence, « Dieu se repose en la raison ».
Et quand la tempête arrive,
et qu’un vent fort secoue la forêt,
et que le tonnerre et l’éclair proclament la majesté des cieux
— alors laissez votre cœur dire avec respect, « Dieu agit dans la passion ».
Et puisque vous êtes un souffle dans la sphère de Dieu,
et une feuille dans la forêt de Dieu,
vous devez reposer en la raison, et agir avec passion.
VI – La Souffrance
Extraits du chapitre 16
La souffrance est une fêlure dans la coquille qui enferme votre entendement.
De même que le noyau du fruit doit se rompre
pour que son germe puisse s’offrir au soleil,
de même vous devez connaître la souffrance.
Et si vous pouviez garder votre cœur
dans l’émerveillement des miracles quotidiens de votre vie,
votre souffrance apparaîtrait non moins merveilleuse que votre joie ;
Et vous accepteriez les saisons de votre cœur,
de même que vous avez toujours accepté les saisons
qui passent sur vos champs.
Et vous regarderiez avec sérénité au travers des hivers de votre tristesse.
VII – La Beauté
Extraits du chapitre 25
Où chercherez-vous la beauté et comment la trouverez-vous,
si elle n’est elle-même votre chemin et votre guide ?
Et comment parlerez-vous d’elle, si elle n’est le fil qui tisse vos paroles ?
La nuit, les veilleurs de nos cités disent,
« La beauté se lèvera à l’est, avec l’aurore. »
Et à midi, les travailleurs et les voyageurs disent,
« Nous l’avons vue se pencher sur la terre des fenêtres du couchant. »
En hiver, ceux qui sont enneigés disent,
« Elle viendra avec le printemps, bondissant sur les collines. »
Et dans la chaleur de l’été les moissonneurs disent,
« Nous l’avons aperçue dansant avec les feuilles de l’automne,
avec des flocons de neige dans ses cheveux. »
Toutes ces choses, vous les avez dites de la beauté,
Cependant, en vérité, vous ne parlez pas d’elle,mais de vos besoins insatisfaits,
Et la beauté n’est pas un besoin, mais une extase.
Elle n’est pas l’image que vous voudriez voir
ni le chant que vous voudriez entendre,
Mais plutôt une image que vous voyez bien que vous fermiez vos yeux,et un chant que vous entendez quand bien même vous bouchez vos oreilles.
La beauté est l’éternité se contemplant dans un miroir.
Mais vous êtes l’éternité et vous êtes le miroir.Traduction : Jean-Christophe BENOIST
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