BOTREL, Théodore – Salut à toi, Bretagne (Chanson)

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    VictoriaVictoria
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      VictoriaVictoria
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        BOTREL, Théodore – Salut à toi, Bretagne (Chanson)




        Salut à toi, Bretagne, ô pays que saint Yves,
        Saint Corentin, saint Pol et Sainte Anne on Béni!
        O pays des chansons et des âmes naïves!
        O pays des clochers et des fronts de granit!



        Salut à toi, Bretagne, ô pays des calvaires !
        O pays des Pardons mystiques et joyeux,
        Des durs ajoncs masquant les douées primevères,
        Et des sourcils froncés sur la douceur des yeux!



        Salut à toi, pays des menhirs gigantesques,
        Des vieux druides levant vers Dieu leur front chenu,
        Des lourds dolmens, couchés par des mains titanesques,
        Comme des sphynx muets au seuil de l’Inconnu !



        Salut à toi, pays des candides prières,
        Ou l’ajonc desséché que l’on brûle, le soir,
        Fumant droit vers le .ciel, au-dessus des chaumières,
        Semble le pur encens d’un immense encensoir !



        Salut à toi, pays des fontaines sacrées
        Dont, seul, un vrai Breton comprend le double babil,
        Dont les tendres chansons à peine murmurées
        Nous hantent toujours sur les routes de l’exil !



        Salut à toi, pays taillé comme un navire,
        Dont Rennes est l’arrière et dont Brest est l’avant,
        Vaisseau toujours battu qui jamais ne chavire,
        Et que ne font trembler la houle ni le vent !



        Salut à toi, pays des fines coiffes blanches,
        Des femmes au front pur, au cœur fier, à l’œil bleu,
        Dont le torse impeccable ondule sur les hanches,
        Tel un bateau qui tangue et roule un tant soit peu !



        Salut à toi, pays des rivières charmantes :
        Isole, Iroise, Elle, Scorf au nom si câlin,
        Odet capricieux, Vilaine aux eaux dormantes,
        Rance dont on baigna le front de Du Guesclin !



        0 pays des marins aux robustes épaules,
        Laboureurs de la mer aux labours incessants,
        Dont les socs éventreùrs ont, entre les deux pôles,
        Creusé tous les sillons de tous les Océans !



        Salut à toi, salut, terre sainte chérie !
        A ton seul nom, je pleure et ris comme un dément!
        Nul pays n’est aimé comme toi, ma Patrie ! .
        Nulle mère adorée autant que toi… Maman!

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