BEAUCHEMIN, Nérée – Poésies
“L’âme de la maison”
Sous une mousse au brun jauni le pignon pointe
Et la grande lucarne aux dentelles de bois
Encadre à sa façon la fenêtre disjointe
Par où je vis mourir les beaux soirs d’autrefois
La porte au vent criant sa plainte s’est ouverte
Et mes yeux que le rêve hallucine ont cru voir
Sous les plafonds glacés de la salle déserte
Une lumière errer autour du foyer noir
Une ombre au front du toit penchant s’est profilée
Dans la vitre d’où filtre un jour surnaturel
L’âme de la maison tant de fois endeuillée
Songe, mélancolique, et regarde le ciel