Nikolaï Nekrassov (1821-1878), né et mort à Saint-Pétersbourg, poète, écrivain politique, critique et éditeur a souvent été comparé à Dostoïevski avec cette différence cependant que, athée, il ignore le mysticisme et est un révolutionnaire plutôt à la mode occidentale. Ses sujets de prédilection sont les représentations de la vie populaire, et il aboutit toujours à un abîme de sombre désolation. Le Gel au nez rouge est une évocation allégorique de l’hiver russe, le terrible seigneur qui règne sur un monde de misères et de souffrances.
« La rafale mugit dans le jardin et secoue la maison. Je crains que le vent brise le vieux chêne que notre père a planté et ce saule qui nous vient de notre mère, ce saule dont tu fis si étrangement l’emblème de notre destinée. Ses feuilles pâlirent durant la nuit où mourut notre pauvre mère… Ah ! quels grelons y crépitent ! Chère amie, n’as-tu pas compris depuis longtemps que, sauf les pierres, tout pleure chez nous? »
« Il y a trois grands malheurs : épouser une esclave, être mère d’esclaves, se soumettre à un esclave jusqu’à la tombe, et les trois malheurs pèsent sur la femme de la terre russe. »
Merci M. Depasse de nous faire découvrir cet auteur que Tchékhov cite souvent, notamment dans L’Île de Sakhaline.
Merci M. Depasse
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