Le héros de ce conte d’Andreïev est un pauvre toutou qui connaît une courte période heureuse dans sa « vie de chien ». On l’a surnomme Koussaka, « celui qui mord » (verbe russe « koussat », mordre), un nom qui ne lui convient pas du tout…
« Il n’appartenait à personne ; il n’avait pas de nom à lui et nul n’aurait pu dire où il avait passé le long hiver rigoureux ni comment il s’était nourri. Des chiens aussi affamés que lui, mais fiers et forts d’avoir des maîtres, le chassaient des chaumières bien chaudes. Quand il se montrait dans la rue, poussé par la faim ou par un instinctif besoin de société, les enfants lui lançaient des pierres, et les grandes personnes l’appelaient gaiement, le sifflant d’une façon terrible et prolongée. Affolé, il courait de côté et d’autre, se cognant aux palissades, aux passants et s’enfuyait au bout du village, au fond d’un grand jardin, dans un endroit qu’il connaissait. Là, il léchait ses plaies et ses blessures et, dans la solitude, la terreur et la haine s’amassaient eu lui.Une fois seulement, quelqu’un le caressa. C’était un paysan ivre qui sortait du cabaret. »
Merci pour lui, petite Lelia !
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